ELIAS T. HÖTH Sickle And Scythe (2017)
Le père Elias continue tranquillement son chemin au pays du Rock et nous présente sa dernière réalisation qui revisite son ancien répertoire en mode acoustique. Cette démarche peut surprendre au premier abord, Elias étant un artiste hautement électrique. Mais que tout le monde se rassure ! Loin de faire du neuf avec du vieux, ce disque donne au contraire une nouvelle dimension aux meilleurs titres composé par ce musicien britannique. Elias a opté pour une formule relativement classique mais efficace : deux guitares acoustiques, une basse, une batterie et quelquefois un harmonica ou un piano. Le résultat est magistral et, dès les premières notes, on se retrouve téléporté dans un bar enfumé de l’autre côté de la Mason-Dixon Line. Ainsi, « Mississippi’s burnin’ » devient un bon rock à l’ambiance sudiste rehaussé par des chœurs et un harmonica, avec des extraits de discours de Martin Luther King sur le break. Sans transition, on passe au country-rock teinté de rockabilly avec « Ozark Alabama please » qui swingue sur un tempo enlevé avec un banjo et un solo de violon. Le swamp rock « Hex on you » nous transporte au cœur d’un bayou marécageux en compagnie des alligators tandis que « Miami CSI » s’étire en ballade sombre avec un piano et un fond d’instrument à cordes. Le génial « Wanted by the FBI » frôle l’excellence avec un banjo entêtant et un solo country-rock renversant. « The road outta hell » donne à nouveau dans la ballade angoissante. En intro, on entend un glas qui sonne dans le lointain puis la chanson démarre avec deux guitares acoustiques en panoramique et un violoncelle. On pourrait presque comparer ce titre avec « Eulogy » de Judas Priest (sur l’album « Angel of retribution » de 2004). « Mobile Alabama » commence par une intro au dobro hyper sudiste puis s’envole sur un excellent « Southern country-rock ». Un morceau qui frappe fort ! « Louisiana tushi shuffle » retourne au rock qui balance à fond la caisse et laisse entendre une pointe de musique cajun. Un piano et des superbes chœurs féminins suffisent à transcender la ballade « Rollin’ thunda ». Pour finir, le honky-tonk boogie « Louisiana train » swingue à mort avec un super solo d’harmonica. Pour résumer ce disque, il suffit d’une seule phrase : « Tout y est ! ». Le rythme, le feeling, l’ambiance, le groove, le talent, l’esprit. En un mot, l’Amérique ! On croirait que ce « Sickle and Scythe » a été enregistré par des musiciens de Floride ou du Tennessee.
Bravo, Mister Elias !
Olivier Aubry